Nouvelle Orléans : Street Jazz et Dirty Rap - Documentaire
« C’est ça le truc, avec la Nouvelle-Orléans : il y a quelqu’un de connu qui a vécu dans chaque pâté de maisons, quelqu’un qui t’a influencé d’une manière ou d’une autre. La musique a toujours été le moteur de la culture de la Nouvelle-Orléans. Et elle le sera toujours ». Ainsi devise nonchalamment Kevin Harris, le saxophoniste du prestigieux Dirty Dozen Brass Band, tandis que son collègue trompettiste Gregory Davis conduit une confortable Toyota dans les rues de la ville. Pour son portrait en 50 minutes de l’une des cités les plus musicales au monde, Samuel Petit a choisi deux fils conducteurs, ce duo de témoins débonnaires et le DJ de bounce music Rusty Lazer, et un fil marcheur, le populaire Trombone Shorty, visiblement plus à l’aise à pied qu’au volant. Des trois, le plus étonnant est sans doute Rusty. C’est lui, en tout cas, qui donne au documentaire des airs buissonniers, voire un parfum d’inédit : quand les autres poussent les portes d’institutions comme le House of Blues ou le Tipitina’s, ce dernier entrouvre celles du Fusion ou du Siberia Club, des lieux qu’aucun guide de voyage – sauf s’il est explicitement destiné à un lectorat gay – ne penserait à conseiller. Le spectateur y découvre des scènes inattendues, où danseurs et danseuses en sueur plaquent leurs mains au sol pour tendre vers les projecteurs un postérieur pris de convulsions, ainsi que des rappeurs rarement vus ailleurs : Nicky Da B, Katey Red… A la sortie, la caméra reprend sa balade en roue libre dans un monde débordant de cuivres incandescents, d’embrassades chaleureuses et de plats épicés. Voilà pour l'une des facettes d’une ville qui connaît également par endroits une misère sans nom et des divisions entre communautés : les épisodes de la troisième et ultime saison de l’addictive série Treme, programmés la même soirée, compléteront utilement le tableau. Nouvelle-Orléans, street jazz et dirty rap, un documentaire de Samuel Petit (Supermouche Productions) - imineo Documentaires