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Le modèle économique allemand est-il idéalisé ?
Le modèle allemand prôné par les politiques en France n’est pas un modèle de sainteté. Tout n’est pas si idéal, notamment pour les chômeurs mais aussi pour les étudiants, les salariés, les indépendants et les retraités.
Cependant il n’en est pas moins vrai qu’il y a moins de chômage de l’autre côté du Rhin il semble bien plus mince que celui en France. Pourtant au-delà des seuls chiffres publiés sur la précarité du chômage, nous oublions souvent que la précarité n’est pas seulement une statistique mais une réalité. Quels mécanismes entrainent concrètement cette précarité ?
L’Allemagne n’existe pas depuis 27 ans
Tout d’abord il faut vous parler de l’Allemagne car si on parle de l’Allemagne on se trompe. Il n’y a pas une mais deux Allemagnes. L’une se trouve à l’Ouest et l’autre à l’Est. Le chômage est plus important en Saxe qu’à Munich. A titre d’exemple, Berlin comptabilise 8,9% de chômage, la Saxe Anhalt est à 8,2% car elle subit encore les forts effets de la désindustrialisation. La Bavière affiche elle avec fierté ses 3% de chômage.
Un système plus libéralisé
Si le salaire minimum de 8,50€ a été mis en place en 2015, il n’est pas un gage de réformes sociales, au contraire, la bataille des salaires est encore plus rude. Les entreprises proposent le salaire minimum aux employés. Dans les start-ups ou autres entreprises, le système des « trainee » consiste à former un employé à un poste et de le payer 8,50€/h pour 40h de travail. La différence avec le stage ? Les entreprises s’engagent à employer le salarié formé à la fin de sa période de « trainee ». Cette période va de six mois à un an parfois en contrat CDD d’un an reconductible. Ces contrats atypiques de CDD concernent 7,6 millions de personnes.
La précarité est à grande échelle, elle transcende les classes sociales. Un master ne préserve pas du statut de trainee. Il y est soumis comme un ouvrier ou comme un chauffeur de taxi. La réduction des coûts se fait aussi sur les salaires.
Moins de chômage et plus de mini-jobs
Pour réduire le chômage, l’Allemagne a mis en place des mini-jobs et des bullshits jobs. Les salariés sont interchangeables. Souvent, dans les offres d’emploi, les entreprises demandent aux postulants de transmettre en même temps que leurs CVs, leurs espérances salariales. Dans certaines sociétés, cette demande salariale sera la première étape de sélection des candidats, une demande de salaire trop élevée sera moins favorisée qu’une demande moins élevée surtout pour des postes de « trainee ». Les compétences prennent moins d’importance puisque l’entreprise part du principe qu’elle va former le candidat.
C’est le modèle des start-ups avec leur digitalisation extrême qui met sur le marché de nombreux bullshits jobs. Ces bullshits job (jobs à la con) dénoncent les postes proposés à des diplômés (master ou licence en commerce international par exemple) qui doivent accomplir des tâches dénuées de sens et répétitives. Il s’agit de ces emplois qui sont difficile à expliquer, surtout aux parents, mais dont le nom à rallonge promet une carrière fulgurante. Ces jobs à la con sont censés formés le jeune diplômé ou le chercheur d’emploi pour le payer au salaire minimum de 8,50€ avec l’espoir de passer de trainee à senior en peu de temps.
En parallèle il y a les mini-jobs rémunérés 450€/mois ce sont des emplois à temps partiels qui empêche la création de vrais emplois. Ils ont été créés par Gerhardt Schröder entre 2003 et 2005 pour réduire le chômage. Ces mini-jobs ne sont pas soumis à des charges sociales, ce qui facilite la création d’emploi dans des structures entrepreneuriales fragiles. On trouve ces mini-jobs dans la restauration principalement. Ces emplois d’appoint deviennent hélas, pour beaucoup d’étudiants ou de mères célibataires.
La crise du logement
A Berlin, les loyers augmentent drastiquement alors que la capitale était l’une des moins chères d’Europe. Le mythe berlinois du pauvre et sexy est dépassé. Les salaires stagnent mais les loyers augmentent. Certains experts évoquent une bulle immobilière latente. Une solution, devenir propriétaire à Berlin pour avoir l’assurance d’avoir un logement et d’investir en même temps, car même si les prix de vente augmentent, ils restent en comparaison de l’augmentation des loyers plutôt stables.
Mais acheter reste-t-il possible quand le contrat de travail est dit atypique et que le niveau de salaire devient pour un diplômé de plus en plus juste ?
La crise du logement est tout comme en France un problème pour les locataires notamment, qui ont beaucoup de mal à trouver un appartement, comme notamment à Hambourg ou Berlin. Mais parlons de Berlin où il y a plus d’habitants que d’appartements disponibles, ce qui oblige la capitale à interdire Airbnb et les locations saisonnières, mais à pousser les propriétaires à réaménager les combles pour en faire des mini-appartements. Récemment à Prenzlauberg Berg, un quartier de Berlin, ce sont 800 personnes qui se sont présentées pour la visite d’un 100m² à moins de 1 000€.
Les trottoirs de Berlin connaissent les défilés de ces pieds de berlinois pour passer des castings pour un logement ou une chambre.
Oui mais l’Allemagne attire… pourquoi
En effet, malgré ces facteurs de précarité mis en place, la plus grande facilité de licencier ou de démissionner, la négociation du statut et du salaire de départ, il est également plus facile de retrouver un emploi assez rapidement. Il est question de flexibilité. Une personne motivée pourra changer de poste, se réorienter et avec du temps obtenir un meilleur salaire. Pour grimper dans la hiérarchie il faut faire preuve de culot et de beaucoup huile de coude.
Grâce aux réseaux sociaux professionnels, les entreprises deviennent des chasseurs de tête, ce sont elles qui vous contactent, même avec très peu d’expérience. Cela vous permet de mieux négocier vos conditions de travail.
La libéralisation a évidemment une part de précarité mais elle offre la chance de pouvoir évoluer en sonnant aux bonnes portes, en acceptant l’échec et ayant du courage de vouloir changer.
Laure Z pour www.infoetsecret.com
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